dimanche 17 janvier 2016

L'homme sans nez

Résumé : 


La vie de Melville bascule le jour où il perd l’odorat. Il n'est pas malade, il n'a subi aucun choc, pourtant, ce matin qui aurait pu être comme tant d’autres, il se réveille avec la sensation désagréable d’avoir perdu une partie de lui-même. En ouvrant les yeux, Melville ne reconnaît ni son corps, ni le monde qui l’entoure, ni la femme étendue à ses côtés qui partage sa vie depuis huit ans. Ce jour-là, rien n’est plus comme avant. Ce jour-là marque le début de sa quête pour comprendre les raisons de son trouble, pour retrouver les sensations perdues et celui qu’il a été.

Mon avis : 


Je tiens à nouveau à remercier Ninon Maréchale qui m'a fait parvenir avec une très grande gentillesse son excellent roman L'homme sans nez. Souvenez-vous, il y a quelques semaines, j'avais écris une critique sur Celle d'avant, son autre roman que j'avais adoré. J'avais donc une petite appréhension, une peur de ne pas être aussi conquise. Et bien tout ça, c'est vite envolé, car c'est une nouveau coup de cœur.

Dès les premières pages, j'ai retrouvé le style, la plume qui m'avait plu et puis l'intrigue est vraiment originale. En effet le roman s'ouvre sur un homme qui perd son odorat et donc qui souffre d'anosmie. Pour être honnête, j'ai savais que l'on pouvait perdre la vue, l’ouïe mais je n'avais jamais imaginé la perte d'odorat. J'ai donc essayer d'imaginer le quotidien de ce pauvre homme :
"Elle ne le sait pas parce que je ne lui ai rien dit, mais ça me fait mal d'être près d'elle, de l'effleurer sans la reconnaître. Elle est devenue une autre personne. Je pourrais souffrir de ne plus sentir toutes les autres odeurs, la noix de muscade, la sauce au basilic, la vanille et le chocolat, le café noir du matin, mais celle qui me manque le plus, c'est la sienne. Je sais que c'est moi qui ai changé, mais étrangement, c'est elle qui n'est plus tout à fait la même.... Tout le week-end j'ai du faire semblant, j'ai du prétendre que tout allait bien, moi, elle, les choses autour de nous. J'ai du faire comme si les croissants au beurre sentaient le beurre, comme si la sauce bolognaise qu'elle a mis une heure à préparer imprégnait la pièce d'une odeur délicieuse, comme si les roses qu'elle a achetées dégageaient le plus envoûtant des parfums."

 Cette petite perte d'un sens, va déstabiliser entièrement sa vie et il va être poussé se remettre en question : "Je ne m’aperçois que maintenant que chaque objet, chaque pièce, chaque courant d’air, chaque heure de la journée même, ont toujours été marqués d’une senteur particulière. Je le sens aujourd’hui où je ne sens plus rien. La sensation désagréable qui m’a assailli hier, c’est celle du monde qui a perdu ses couleurs. Tout, autour de moi, est dépoli."

Médicalement parlant, il n'a rien, son médecin l'envoi donc chez un psychiatre. Et, la construction du roman, prend  ici toute son importance car on n'a uniquement son point de vue. Il pense notamment que le problème vient de son travail, son boss étant le pire des tyrans. Mais il explique que le reste de sa vie est parfaite, il est le plus heureux des hommes au coté de sa femme, Carole. Mais cette homme est-il finalement tombé dans la routine ? Croit-il être heureux ? Qu'en est-il de Carole? Au fil des pages, il va se découvrir lui même jusqu'au moment où les odeurs vont lui revenir.

C'est un roman qui m'a tant plu, que je l'ai lu dans l'après-midi hier, sans m'arrêter. J'ai découvert l'univers de l'odorat, un sens qui finalement est tellement important mais dont on parle peu. Comme je le disais plus haut, c'est donc une idée de départ vraiment très originale et surtout, très bien exploitée tout au long du roman.

Deux romans et deux coups de cœur, j'envoie donc toutes mes félicitations à Ninon Maréchale et surtout bon continuation dans ces futurs projets d'écriture que j'attends avec impatience.

Lu dans le cadre du challenge :
- ABC : lettre M

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