vendredi 2 septembre 2016

La langue des papillons et autres nouvelles

Résumé : 


Chacune des nouvelles de ce recueil offre une vision intense et poétique de la Galice et des Galiciens, ce peuple de paysans et de pêcheurs habitués depuis toujours au dur combat contre la misère et les intempéries. Dans La langue des papillons - adapté au cinéma -, l'amour et la fidélité d'un petit garçon pour son maître d'école font obstacle à la trahison et à la lâcheté de tout un village. Manuel Rivas, par son écriture et sa sensibilité, s'est imposé comme un des écrivains espagnols les plus remarquables de sa génération.

Mon avis :

J'ai passé un bon moment avec ce recueil de nouvelles de Manuel Rivas. Toutes les nouvelles ne sont pas de même qualité, il y en a certaines qui sortent nettement du lot comme La langue des papillons qui est vraiment magnifique.
"La langue d'un papillon ressemble à une trompe enroulée comme le ressort d'une montre. Lorsqu'il est attiré par une fleur, le papillon la déroule et l'introduit dans le calice pour aspirer le pollen. Quand vous plongez le doigt humide dans un sucrier, vous sentez un goût sucré dans votre bouche, n'est-ce pas, comme si le bout du doigt était le bout de la langue ? Eh bien, la langue des papillons, c'est pareil."

C'est un voyage au cœur de l'Espagne que nous offre l'auteur avec ces nouvelles, toutes magnifiquement écrites.
"Pendant deux heures, le soir, je suivais les cours de musique de don Luis Braxe, dans la rue de Santo Andrés. Le maître était pianiste, il gagnait sa vie en jouant la nuit dans une boîte de variétés, et aussi comme ça, avec des apprentis. Il consacrait une heure au solfège et l'autre heure à l'instrument. La première fois il m'a dit : "Prends-le comme ça, fermement et avec tendresse, comme si c’était une fille." Je ne sais pas s'il l'a fait exprès, mais ce fut la leçon la plus importante de ma vie. La musique devait avoir un visage de femme que l'on veut séduire. Je fermais les yeux pour l'imaginer, pour pouvoir donner une couleur à ses cheveux et à ses yeux, mais je savais que tant que ne sortiraient de mon sax que de braiments d’âne, cette fille n'existerait pas." 
 
Bref c'est une chouette découverte et j'ai passé un bon moment. Il me reste plus maintenant que de visionner l’adaptation sur grand écran de La langue des papillons.

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