dimanche 18 décembre 2016

Le général du roi

Mon avis : 


Quel rôle reste-t-il à la femme quand les hommes sont en guerre ? C'est à cette question, vieille comme Homère. que répond ce roman violemment secoué par l'Histoire (nous sommes dans l'Angleterre du XVIIe siècle, en pleine guerre civile). Un livre publié en 1945 et composé dans l'urgence... au sortir d'une tout autre guerre. Soit une sorte de récit de cape et d'épée subtilement dévoyé... L'héroïne en est une femme, et les hommes - même quand ils sont dans le " bon camp " - sont loin d'y avoir le beau rôle. Mieux (ou pis), la jeune femme en question, qui cultive un goût de la liberté ignorant toute entrave, se trouve dès le début du livre et jusqu'à la fin de tout condamnée à l'immobilité d'un fauteuil d'infirme... Une troublante méditation sur la fidélité et l'honneur, qui poussés à leur extrême n'hésitent pas à courir le plus beau risque : celui de l'indignité. L'un des plus grands Du Maurier.

Mon avis : 

Daphné Du Maurier est une de mes auteurs favorites et je continue doucement la découverte de ses romans. Le général du Roi m'a plu mais on est loin de ses meilleurs écrits.

Elle nous plonge au XVIIe siècle, en plein guerre civile, en Cornouailles évidemment. Sur fond de guerre, la narratrice, Honor, nous raconte sa grande histoire d'amour avec Richard, qui est général du roi. Sa vie sera faite, d'attente, d’inquiétude et de retrouvailles et malheureusement pour moi, certains passages m'ont semblait interminable. Les descriptions de guerre, les noms des protagonistes, tout ça n'est aucunement familier pour un nom britannique.

J'ai malgré tout aimé retrouver le style et la plume de Daphné qui me plaît toujours autant.
Ces descriptions de la Cornouailles sont toujours aussi vivantes : "Dans ce coin de Cornouailles sud-est, nous sommes assurément favorisés. La douceur de l'air, qu'il pleuve ou que le soleil brille, ces côtes douces, tout incite au bonheur et à la paresse. Tandis qu'au pays des Grenvile, dénudé, sans arbres, exposés aux quatre vents du ciel - des vents chargés d'écume et d'embruns -, l'esprit développe une perception plus aiguë, plus de feu, plus de colère. La vie y est hasardeuse et cruelle. Ici, peu de drames de la mer, mais, la-bas, la côte est semée de squelettes blanchis par le sel des navires perdus sans espoir. Autour des cadavres mutiles, broyés des morts, jouent les marsouins. Dans le ciel planent les faucons. Le petit coin de terre où nous sommes nés, où nous avons été élevés nous marque plus qu'on ne saurait le croire et je puis comprendre les démons inquiets qui possédaient Richard Grenvile.

Bref, c'est un roman qui plaira aux amoureux de l'auteure mais sans doute pas celui avec lequel il faut rencontrer Daphné du Maurier pour la première fois.

Lu dans le cadre du challenge :
- Objectif du mois

1 commentaire:

  1. Je pense que c'est typiquement le genre de livre que je n'aimerais pas lire, et dommage que tu n'aies pas apprécié plus que ça celui-ci, mais bon il y a souvent du bon et du moins bon quand on lit les livres d'un de ses auteurs préférés :)

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